Publié le 28 juin 2022

Portait d'alumni : Frédéric Gheung

IMTAA vous propose de faire connaissance avec des anciens diplômés, leurs parcours et comment ils/elles brillent dans le monde professionnel avec un petit clin d'œil : le message qu'ils/elles souhaitent faire passer au réseau d'alumni et d'étudiants de l'école !
Frédéric Gheung
Promotion 2004
"Ensemble agissons pour demain !"


 
Pourrais-tu nous rappeler succinctement ton parcours professionnel depuis ta sortie de l’École ?
J’ai commencé par faire du conseil sur Paris, puis j’ai rejoint Framatome/Areva pour y rester plusieurs années. J’ai participé aux projets de réacteurs nucléaires EPR à l’étranger, avec notamment deux expatriations super enrichissantes en Finlande et Chine. J’ai ensuite rejoint EDF et travaillé sur le dossier EPR2 remis à l’État français l’année dernière, et qui fait parler de lui ces derniers temps !

Je suis aujourd’hui à Bristol en Angleterre, sur les Projets d’EPRs anglais. Tout ce temps dans l’industrie du nucléaire, j’ai eu des postes liés aux méthodes et pilotage de la conception. Je suis très content de participer à la décarbonation de l’électricité.

Peux-tu nous dire deux mots de ton projet « One Climate One Challenge ». Quel a été l'élément déclencheur qui t’a poussé à te lancer dans cette aventure ?
One Climate One Challenge, c’est une initiative bénévole pensée par mon épouse et moi-même. C’est à l’École à Nantes que j’ai rencontré Carolina (Meza). Elle y a terminé ses études. En 2011, nous avons décidé de faire une pause dans notre vie professionnelle et prendre une année sabbatique. On voulait voyager et découvrir de nouvelles cultures. Mais très vite on s’est dit « on va vouloir s’occuper l’esprit avec quelque chose en parallèle au voyage ». Depuis le documentaire Une vérité qui dérange, on suivait avec attention le sujet du dérèglement climatique. On a choisi ce sujet comme fil rouge au voyage. L’idée était de communiquer sur la transition écologique et démontrer que les solutions existent. On a mené des interviews, on a été reçus dans des laboratoires, des entreprises privées, des ministères entre autres. C’était génial. On a partagé nos découvertes dans des articles, pour finalement publier un livre. En 2016 on a refait une pause d’un an, repris les interviews et la rédaction d’articles, cette fois-là avec notre fille de 3 ans.

En quoi et comment cette expérience a impacté tes choix de vie ? Comment capitalises-tu sur cette aventure d’un point de vue personnel et professionnel ?
Depuis 15 ans j’ai parcouru un long chemin d’apprentissage et de changements personnels. Ce n’est pas du jour au lendemain qu’on réduit fortement son empreinte carbone. Ce sont des pas les uns après les autres. Par exemple les chiffres sur les émissions CO2 de l’avion, je les ai compris tardivement.

Mais les travaux One Climate One Challenge m’a surtout invité à en faire plus. Notre livre se conclut en disant que beaucoup de solutions techniques existent, et que ce qu’il nous manque c’est un projet de société, un changement culturel, un chemin politique. Carolina et moi sommes convaincus que nous avons besoin de sobriété, de réutilisation, de partage, de ralentissement. Pour atteindre cette société durable, cela va passer notamment par informer les citoyens. Depuis un an je me suis lancé dans l’animation de Fresques du Climat, dans mon entreprise EDF. Il s’agit d’un atelier collaboratif, qui peut être un team building, durant lequel les participants vont reconstruire le problème climatique, à l’aide de cartes papier, et puis discuter actions. L’atelier se répand rapidement en France, dans les entreprises notamment, mais aussi à l’international. C’est un super moyen de communication. Sensibiliser des dizaines de personnes tous les mois, et potentiellement qu’elles décident de réduire leur empreinte carbone, ça a un vrai impact. Quand j’ai un participant qui sort de l’atelier en se disant par exemple « allez je vais prendre un peu moins l’avion », eh bien je suis content.

Je suis fier de mon épouse Carolina qui a choisi de s’impliquer en politique, en plus de son boulot (lié à la transition environnementale, ChangeNow). Aux dernières élections municipales elle a été élue Conseillère Municipale de la ville de Vincennes. Pour tenter de mettre le carbone dans le processus décisionnel. Pas facile ! C’est une autre voie où s’investir, tout comme s’investir dans une association.

Aurais-tu un message à faire passer à notre communauté des alumni ?
Je les invite à rejoindre le grand projet de décarbonation de notre société ! Nous, ingénieurs, avons clairement un rôle à jouer dans ce grand défi du 21ème siècle. Évidemment il y aussi d’autres chantiers clef comme ceux de la justice sociale et des autres limites planétaires. Beaucoup d’Alumni sont déjà dans des entreprises qui aident à la transition carbone. Pour ceux qui ne le sont pas et qui voudraient mettre leurs talents aux services de la transition, le site ShiftYourJob.org peut aider. Il identifie les entreprises, par secteur. On a besoin de décarboner la mobilité, l’industrie, la construction entre autres. Et on a aussi besoin d’entrepreneurs qui vont créer notamment les filières de réparation ou recyclage qui vont devoir exister. Ou inventer et industrialiser les produits de demain, plus responsables ou low-tech par exemple.
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